Le 5 novembre 1994, les fortes inondations ayant frappé la Provence et le nord de l'Italie, ont fortement endommagé la ligne des Chemins de fer de la Provence : plus de 2 km de voie ont été détruits en 13 points. Entre Touët sur Var et Annot, des centaines de mètres de voie ont été emportés conjointement à la Route Nationale 202. Un des deux acqueducs dits "des Cornillons", en amont d'Entrevaux a été sérieusement endommagé : deux arches sur trois ont été emportées, interrompant la voie ferrée et un des deux axes de circulation de la Route Nationale. Le viaduc métallique du Pont de Gueydan s'est couché dans le lit du coulomp en se vrillant littéralement. On peut voir sur cet autre cliché la culée côté Nice qui supportait l'unique travée du pont métallique. On distingue à gauche l'extrêmité du remblai qui arrivait jusqu'à la culée avant que le Coulomp ne reprenne sa place ! A droite, on aperçoit la structure métallique vrillée...

Malgré les tentatives de déstabilisation de la part de certains élus et entrepreneurs de travaux publics révant d'annexer la plate-forme de la voie ferrée à des fins d'élargissement de la nationale, la mobilisation de la population a été forte : les Niçois ainsi que les habitants de l'arrière pays ont enchaîné manifestations et pétitions. La période électorale (présidentielle et municipales) a favorisé la prise en compte des revendications de la population.

La reconstruction du réseau n'a pas été particulièrement rapide, mais le résultat est là : la totalité de la ligne est désormais rouverte. L'ancien viaduc de Pont de Gueydan a été démonté, et remplacé par un viaduc d'origine allemande résultant des dommages de guerre d'un des deux conflits mondiaux. Ce viaduc, fourni par la S.N.C.F., a été acheminé sur place en septembre 1995, et monté par un régiment du génie. L'inauguration du nouveau pont de Gueydan a eu lieu le 11 avril 1996. L'aqueduc des Cornillons a été reconstruit avec des techniques modernes, mais son aspect d'origine a été conservé.

Même si la ligne fait l'objet de rumeurs de fermeture depuis maintenant 25 ans, la mobilisation exceptionnelle semble l'avoir mise momentanément à l'abri.